Interview – Lisa Ekdahl
Citéradio, la webradio tourangelle, a rencontré Lisa Ekdahl.
Cette star du jazz suédoise à la voix magnifique nous parle de son parcours, de son nouvel album “More of the good” sorti le 9 novembre dernier, de sa tournée française avec un passage à l’Espace Malraux de Joué-lès-Tours le 28 mars 2019, et de ce qu’elle aime dans la musique jazz.
Bonjour Lisa Ekdahl !
Bonjour !
Bienvenue à Citéradio et merci de répondre à nos questions. Parlons tout d’abord de votre carrière, quand et comment avez-vous décidé de jouer du jazz ?
Enfant, j’adorais écouter les vinyls des albums de jazz de mon père. Plus tard, à l’âge de 18 ans, j’ai commencé à chanter avec un groupe de jazz, Peter Nordahl Trio ; nous jouions dans des petits clubs et j’ai beaucoup appris en jouant avec eux. A partir du moment où nous avons commencé à jouer ensemble, je suis tombée profondément amoureuse de la scène. J’aimais déjà le jazz avant cela, rien qu’à l’écouter, et je l’aime toujours.
Votre premier album est sorti en 1994, n’est-ce pas ?
Oui
Vous êtes ici aujourd’hui pour nous présenter votre nouvel album « More of the Good ». Comment avez-vous travaillé pour l’enregistrer, notamment avec Ibrahim Maalouf et Desmond Foster ?
J’ai commencé à écrire les chansons très simplement juste avec ma guitare, puis j’ai présenté les chansons à mon compagnon Mathias Blomdahl. Il a fait de très beaux arrangements musicaux et a su créer une ambiance. Puis nous avons demandé à Ibrahim s’il voulait participer, il nous a répondu oui immédiatement. Nous sommes donc allés à Paris et avons enregistré dans son studio. Ce fut la même chose avec Desmond Foster ; je lui ai demandé s’il était partant, il a tout de suite accepté. Je suis vraiment ravie de collaborer avec eux, j’ai beaucoup de chance.
Oui, absolument. Cet album est vraiment très poétique avec des titres jazz, pop et soul comme « I Know You Love Me », « Like Mermaids » et « In Dreams ». Où puisez-vous votre inspiration pour l’écriture de vos chansons ?
Cela peut venir de différentes choses.
Pour la chanson « More of the Good », je me suis mise à réfléchir à tout ce qui se passe dans le monde, à toutes ces choses affreuses, tout ce chaos. Et je me suis dit qu’il y a quand même toujours « plus de bon que de mauvais dans ce vieux monde plein d’obstacles ». Je voulais vraiment me le rappeler et rappeler à tout le monde qu’il y a beaucoup de bonté et de beauté et que les gens, enfin la plupart, sont gentils.
Pour ce qui concerne « I Know You Love Me », j’adore les vieilles chansons du style de Dinah Washington avec des arrangements de cordes. J’aime vraiment ce style, j’en ai vraiment été inspirée. Concernant les paroles, j’ai réfléchi au fait que parfois les gens ne nous aiment pas ou ne sont pas d’accord avec nous. On peut toujours rester indifférent à cela et se dire au fond de soi : « Un jour, tu reviendras vers moi ; Un jour, tu m’aimeras ; seulement tu ne le sais pas encore ».
Oui, tout à fait. J’ai écouté votre album. Je l’ai beaucoup apprécié, c’est un album d’une grande poésie.
Merci…
Y a-t-il une part autobiographique dans cet album ?
Oui, une très grande part. J’adore écrire sur ce que je pense ou ce à quoi je rêve. J’ai écrit la chanson « In Dreams » que vous avez mentionnée alors que l’un de mes meilleurs amis était dans le coma. Je pouvais sentir sa présence, j’ai écrit cette chanson pour lui. J’aurais tellement voulu la lui chanter. Je voulais qu’il se réveille mais cela n’a pas été le cas. J’ai eu l’impression que c’était sa façon à lui de me dire au revoir en me faisant venir cette inspiration. On peut donc dire que c’est très personnel, comme beaucoup d’autres chansons sur cet album.
L’année prochaine, vous serez en tournée en France, plus particulièrement à Paris à l’Olympia le 26 Mars et deux jours plus tard à Joué-Lès-Tours à l’Espace Malraux. Quand vous enregistriez ce nouvel album, vous aviez déjà en tête la façon dont vous alliez le produire sur scène ?
Oui. Je pense toujours beaucoup à vous public français, et à comment nous allons nous produire sur scène. J’adore jouer de la musique en live. Je ne pense pas que le live doive être la reproduction exacte de l’album. Je m’autorise à ne pas le jouer exactement de la même façon, préférant ma liberté scénique d’interprétation. Comme mes enregistrements se font toujours de façon très naturelle, il ne m’est pas très difficile de jouer en live, à peu près de la même façon que sur l’album. J’adore jouer en live, c’est très important pour un artiste de pouvoir le faire et c’est en effet très important pour moi, j’adore cela.
Comment le public réagit-il durant vos concerts ?
J’adore le public français. Je pense que les français sont un public très attentif, ils font très attention aux détails, ce qui m’incite à trouver d’autres réponses, d’autres ambiances, d’entrer dans le détail de la musique ; c’est donc très inspirant de jouer pour le public français car vous êtes d’excellents auditeurs.
Qu’aimez-vous dans le jazz ?
Dans le jazz, j’aime à la fois la complexité des chansons et le fait qu’elles soient très simples à comprendre. J’aime cette dimension. J’aime aussi le fait que l’on puisse improviser, c’est une musique qui se prête bien à cela. Dans le jazz, j’aime aussi le genre des paroles, on y trouve tout : de la poésie, du romantisme, et même de l’humour, cela peut être drôle, il y a toujours un petit trait d’humour et des sentiments… il y a tout, j’adore le jazz.
C’est merveilleux…
Oui !
Quels sont vos projets pour l’année prochaine ?
L’année prochaine, je serai en tournée en France ainsi que dans d’autres endroits et pays. Nous allons répéter pour notre tournée, visiter de nombreuses villes, prendre du bon temps, jouer notre musique et peut-être aussi manger de bonnes choses.
Merci à vous Lisa Ekdahl de nous avoir accordés cet entretien téléphonique. Votre album « More of the Good » est d’ores et déjà disponible. Je vous souhaite beaucoup de bonnes choses pour l’année prochaine. Vous serez donc en tournée en France au mois de Mars. Toutes les informations sont sur votre site : lisaekdahl.com ainsi que sur les réseaux sociaux, Facebook et Twitter.
Absolument. Tout le plaisir était pour moi. Merci.
Merci infiniment.
Interview réalisée par Guillaume Colombat
Traduction de Catherine Dalloz