Les usages du numérique des associations par Le Mouvement associatif Centre-Val de Loire et le collectif “Associations et Numérique”

Jeudi 28 janvier 2021 avait lieu la conférence sur les usages du numérique des associations organisée par Le Mouvement associatif Centre-Val de Loire et le collectif “Associations et Numérique”.

L’usage des outils numériques inchangé avec la crise sanitaire mais de réels besoins émergents

On constate que l’utilisation des outils de formation à distance et des outils collaboratifs a fortement augmenté (54% des répondants attestent utiliser les outils de formation à distance depuis la crise sanitaire, soit une augmentation de 122% des utilisations avant confinement ; concernant les outils collaboratifs, on constate une augmentation de 37% depuis la crise).
Il s’agit là uniquement de deux familles d’outils, ces dernières jouent un grand rôle dans la gouvernance et l’organisation associatives et sont la preuve que la crise sanitaire a bien requestionné la perception des modes de fonctionnement des structures, les conduisant à une transition numérique plus rapide, parfois à marche forcée. Ainsi, de nombreuses associations font remonter un réel besoin d’être outillées mais aussi accompagnées dans des outils de gestion interne et de collaboration qui ont émergé avec la crise, tels que des outils de travail collaboratif ou de la visioconférence.

On constate que les usages liés à l’organisation interne et à la communication externe sont majoritairement acquis par les associations de la région.

Il est à noter, pour les outils de communication externe, que l’usage du montage vidéo connait une forte progression (+4% d’utilisation depuis le début de la crise sanitaire en région) et sert non seulement à communiquer sur sa structure et à la diffusion d’information auprès de publics, mais peut également faire l’objet d’une utilisation servant l’animation et la collaboration.
Le site Internet et les réseaux sociaux sont les moyens auxquels les associations ont le plus recours pour communiquer, avec 80% d’utilisation pour chacun de ces outils qui contribuent à apporter une meilleure visibilité.
Si l’usage des outils de communication externe est donc majoritairement acquis, son potentiel de développement dans le futur n’en est pas moins limité. L’usage le plus envisagé dans le futur est celui des outils vidéo, avec un potentiel de développement à hauteur de 44%, suivi de la newsletter (26%) et des outils de conception graphique (24%). Ces outils peuvent néanmoins nécessiter des compétences que les associations devront développer ou amplifier. Si les associations suffisamment structurées possèdent un poste dédié à la communication, les outils vidéo, par exemple, peuvent demander des formations complémentaires afin de pouvoir être pleinement exploités.

Concernant l’organisation interne de leurs structures, les associations sont, là aussi, en majorité équipées. Ainsi, 70% des associations ayant répondu à l’enquête ont affirmé posséder leurs propres outils comptables. Mais la nécessité de faire connaitre et de former les associations à ces outils dédiés semble être un point important, d’autant plus que ces derniers garantissent non seulement une meilleure visibilité en termes de gestion, mais aussi une sécurité supplémentaire en termes de données, car ils répondent aux normes RGPD.

L’usage des outils d’animation et de collaboration est supérieur à la moyenne nationale relevé dans l’enquête menée en 2019, et ce avant même le début de la crise sanitaire, avec une utilisation allant de 1,5 fois (pour les outils collaboratifs) à 4 fois plus importante (pour les outils de formation à distance) qu’au niveau national.

Ce sont également les outils ayant connu la plus forte augmentation en termes d’utilisation, pendant ou suite au premier confinement.

Les outils collaboratifs ont vu leurs usages exploser lors du premier confinement et à la suite de celui- ci. Remplaçant les outils traditionnels utilisés en présentiel, ils sont rapidement devenus indispensables pour le suivi et la gestion des projets associatifs. Parmi les 77% d’associations rencontrant des difficultés avec ces outils, près de la moitié ne les utilisait pas avant la crise sanitaire ; ces associations ont donc dû faire face à des difficultés à la fois de mise en œuvre et d’utilisation, avec un aspect contraignant lié au télétravail.

Le numérique éthique et éco-responsable pas encore une priorité ?

Lorsqu’une association doit définir le choix d’un outil numérique plutôt qu’un autre, plusieurs critères peuvent entrer en compte : l’aspect financier (coût de l’outil, rentabilité, …), l’aspect éthique (l’outil répond-il aux règles du logiciel libre de partage, de modification, d’accessibilité, …), l’aspect éco-responsable (l’outil prend-il cet aspect en considération dans sa construction et son utilisation, dans la gestion des ressources), la facilité de prise en main de l’outil et sa popularité (est-il utilisé par un grand nombre de personnes au sein d’une même structure ou par des partenaires, par exemple).
Il ressort que les critères estimés comme étant indispensables sont la prise en main de l’outil et l’aspect financier.
L’aspect éthique, s’il n’est considéré indispensable que par 15% des répondants, ainsi que l’aspect éco-responsable – indispensable pour 4% seulement des associations – semblent néanmoins être des critères devenant reconnus. L’aspect éthique des outils numériques gagne en importance au sein des associations. Parmi les principaux enjeux relatifs à cet aspect, la protection des données – et par conséquent le respect du Règlement Général de la protection des Données (RGPD) – est le principal enjeu entrant en compte lors du choix d’un outil, étant estimé comme très fort pour 62% des associations et fort pour 30% d’entre elles. Dans tous les cas, aucune ne considèrent que la protection des données ne constitue pas, aujourd’hui, un enjeu.