Soirée sur la conjoncture économique (bilan 2024 et perspectives 2025) qui a eu lieu jeudi 6 mars 2025 en présence de la CCI, de la Banque de France et de l’Urssaf. 06/03/2025

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CITERADIO s’est rendu à l’invitation de la CCI Touraine pour son rendez-vous annuel concernant la conjoncture économique (bilan 2024 et perspective 2025) en Indre et Loire et notamment en Région qui a eu lieu le jeudi 6 mars 2025 dans les locaux d’Excelia. Étaient présents nombres d’entrepreneurs et notamment, Céline BURGERES, Directrice Départementale D’ Indre et Loire de la Banque de France, Olivier Debien, Directeur adjoint, Laure Berthélemy de la CCI Touraine et Frédérique Borie, de l’Urssaf Centre Val de Loire Ainsi que Philippe Roussy, Président de la CCI Touraine.

 

 

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  • Voici un résumé des propos tenus ce jour là :
  • Les chefs d’entreprise font face à un moment compliqué, avec des résultats 2024 pas si mauvais, mais avec des difficultés dans le logement et le commerce de détail. Certains secteurs industriels sont aussi touchés, notamment la sous-traitance automobile, et la situation géopolitique complique les choses. Malgré les crises successives (inflation, énergie, Covid, recrutement, guerre), les chefs d’entreprise s’en sortent toujours. Il faut garder le moral, car il y a toujours de l’innovation et des entreprises qui embauchent. Il n’est jamais impossible pour un chef d’entreprise.20250306_190249
  • La Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) traite des sujets liés au code du travail et à la réglementation. Elle met en place des actions de prévention avec la préfecture et le tribunal de commerce pour dédramatiser les procédures collectives. L’objectif est d’inciter les entreprises à agir en prévention et à ne pas rester seules. La porte de la chambre de commerce restera toujours ouverte.
  • La Banque de France est médiateur du crédit et propose un guide pour aider les entreprises en difficulté. L’enquête rapide de fin d’année de la Banque de France en Centre-Val de Loire a interrogé plus de 800 chefs d’entreprise, représentant 24 milliards de chiffre d’affaires et 91 000 employés.
  • Les prévisions macroéconomiques pour la France en 2024 étaient de 1,1 % de croissance, avec un déficit budgétaire de 5 à 5,5 %. Cette croissance est liée au secteur des services (hôtellerie, restauration, information, communication), avec un effet Jeux olympiques au 3ème trimestre. La valeur ajoutée dans l’industrie a baissé, et la crise de la construction s’est poursuivie. Pour 2025, une croissance de 0,9 % est prévue. Le marché du travail a été dynamique, mais un pic de chômage à 8 % est attendu en 2025. L’inflation s’est stabilisée à 2,4 % en 2024. Des risques de tensions commerciales et des aléas baissiers pourraient impacter ces prévisions.20250306_191151
  • Le rapport Draghi commandé par la présidente Von der Leyen sur la compétitivité en Europe souligne que l’Europe décroche et s’essouffle. Trois orientations sont proposées : réduire le déficit d’innovation, combiner décarbonation et compétitivité, et renforcer la sécurité et l’indépendance économique. Quatre outils sont identifiés : un marché unique renforcé, plus d’intégration des politiques de concurrence, des financements plus privés, et une gouvernance européenne à revoir. Depuis 2002, l’écart de PIB par tête entre les États-Unis et l’Europe s’est creusé. Le commerce mondial ralentit, il y a un fractionnement géopolitique et beaucoup de changements technologiques. L’Europe est très dépendante de quelques fournisseurs pour les matières premières et l’énergie, avec des prix de l’énergie plus élevés qu’aux États-Unis ou en Chine.
  • Pour réduire le déficit d’innovation, il faut plus de synergie entre les équipes de recherche, encourager les jeunes entreprises innovantes à se développer en Europe et modifier la façon de dépenser l’argent public en incluant le secteur privé. Mario Draghi propose la création d’un statut de société européenne innovante et de favoriser un marché unique et une union des marchés de capitaux.
  • Il faudrait faire baisser les prix de l’énergie en Europe et adopter une approche graduelle pour la décarbonation. Il faut assurer notre indépendance avec des chaînes d’approvisionnement plus sûres pour les matières premières et les technologies essentielles. Il faut développer la capacité industrielle dans les domaines de la défense et de l’espace en agrégeant les moyens des États et en travaillant ensemble. Il faut répliquer ce qui a été fait sur d’autres sujets, comme la portabilité des abonnements téléphoniques et l’utilisation de la carte bancaire partout en Europe. L’État propose d’introduire une cinquième liberté fondamentale (innovation, recherche et éducation), un code de commerce européen et un financement privé plus que public.
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  • L’emploi salarié en région Centre-Val de Loire est de 672 000 salariés, avec une masse salariale de 5,4 milliards d’euros au dernier trimestre 2024, soit un salaire moyen par tête de 2 675 €. L’emploi est en repli de 0,3 % en 2024, soit 3 200 postes perdus. La masse salariale et le salaire moyen par tête augmentent respectivement de 2,9 % et 3,2 %. Seuls deux départements présentent un bilan positif sur l’emploi dans l’Indre-et-Loire. Les secteurs en difficulté sont la construction, l’intérim et le commerce.
  • Les procédures collectives sont en forte augmentation en 2023 et 2024, supérieures à ce qu’elles étaient avant crise. Cette évolution s’explique par un effet de rattrapage, un phénomène normal de la vie économique et une détérioration de la situation économique. La taille moyenne des entreprises défaillantes est plus élevée, avec une progression importante du nombre d’entreprises de taille intermédiaire et grande qui sont défaillantes.
  • Malgré les crises, les entreprises font preuve d’une certaine résilience. En 2025, les chefs d’entreprise prévoient une relative stabilité, avec des recherches de rationalisation et une augmentation de la productivité pour préserver ou augmenter leurs marges. Dans les services, la rentabilité a plutôt baissé en 2024, mais devrait s’améliorer en 2025 grâce à une stabilisation de l’inflation et des salaires. Dans la construction, la rentabilité a été meilleure que prévu et devrait se maintenir en 2025.
  • Les investissements ont été assez conséquents en 2024, mais sur quelques secteurs phares. En 2025, ils seront plus modestes mais plus répartis. Les investissements de modernisation et immobiliers ont été privilégiés par rapport aux investissements d’équipement et d’augmentation de la capacité de production. Les principaux motifs d’investissement sont l’extension de l’activité, le renouvellement des équipements et la rénovation des locaux. Les principaux freins à l’investissement sont la faiblesse des carnets de commande et les incertitudes politiques.
  • Le taux de confiance des chefs d’entreprise pour leur propre entreprise est en légère baisse mais reste au-dessus de 50 %. Le taux de confiance pour l’économie française est très bas, en dessous de 10 %. Les priorités des chefs d’entreprise sont d’échanger avec d’autres chefs d’entreprise et de trouver de nouveaux clients, de dynamiser leur stratégie commerciale et de communication, et de développer des projets, des financements et de l’innovation.
  • En conclusion, la région Centre-Val de Loire est résiliente, avec des exportations dynamiques, des services marchands plus dynamiques que l’industrie et le BTP en recul. Les effectifs intérimaires sont en fort recul, et les rentabilités sont moins bonnes qu’attendues dans la plupart des secteurs. Les perspectives pour 2025 sont modestes, avec beaucoup d’incertitude. Il faut être vigilant sur le secteur du BTP.
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Interview de Céline BURGERES, Directrice Départementale D’ Indre et Loire de la Banque de France,

Interview de Phlippe Roussy, Président de la CCI Touraine

 

 

Cet article a été réalisé par Bruno Delor

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