Jeudi 14 décembre, CITERADIO s’est rendu à la conférence de presse du pré-conseil municipal de Tours. Thierry Lecomte, adjoint au maire délégué Tours nord-est, à l’emploi, à l’insertion, à la formation professionnelle et aux relations avec les établissements d’enseignement supérieur,  Bertrand Renaud, adjoint au maire délégué Tours nord-ouest, aux archives et au patrimoine,  Frédéric Miniou, adjoint au maire délégué aux finances et aux marges de manœuvre, aux investissements productifs, à la commande publique, au conseil en gestion, Maxence Brand, conseiller municipal délégué à la jeunesse, et Emmanuel Denis, maire de Tours, nous ont présenté les grandes questions qui vont être posées lors de ce Conseil municipal.

Thierry Lecomte ouvre ce pré-conseil municipal en nous présentant le dispositif « Territoire zéro chômeur de longue durée ». « On part du principe que personne n’est inemployable » affirme-t-il. Expérimenté sur le territoire Sanitas-Velpeau, un des quartiers les plus pauvres de Tours, l’objectif est de faire disparaître le chômage de longue durée d’ici cinq ans. C’est dans cette optique que l’entreprise à but d’emploi Co’Hop permettra de créer 120 emplois au bout de ces cinq ans, à travers quatre unités de production : mobilité, recyclage, utilisation des espaces en jachère et une sorte d’intérim, où les salariés en CDI seront envoyés faire des petites tâches dans différentes entreprises, tout en conservant le statut de CDI à temps plein.

Frédéric Miniou enchaîne sur le cœur de ce Conseil municipal : la présentation du rapport d’orientations budgétaires 2024, qui tourne autour de deux grands points.

Premièrement, la résorption de la dette, qui s’élève à environ 198 millions d’euros en 2023. Ce montant s’explique par les dettes contractées au XXème siècle. Ainsi, en 2024, le remboursement atteindra un pic de 31 millions d’euros. En comparaison, le poids de la dette de la ville d’Angers en 2022 était de moitié moins (15 millions d’euros), et de trois fois moins pour Le Mans et Orléans (environ 10 millions d’euros). Plus concrètement, Frédéric Miniou explique que Le Mans pourrait rénover trois à quatre écoles de plus que Tours par exemple. Si ce « mur de la dette » semble infranchissable, il faut tout de même noter une amélioration dans la répartition des remboursements. En 2024, 77% du montant des remboursements sont destinés à amortir le capital et 23% sont alloués au remboursement des intérêts, alors qu’en 2012, 42% servent à amortir le capital et 58% sont pour les intérêts. Ainsi, en 2024, la part des intérêts remboursés par rapport au capital amorti est la plus faible depuis 2012, permettant un assainissement de la dette. L’objectif est de pouvoir rembourser l’intégralité de la dette de la ville en moins de dix ans, ce qui n’est pas mission impossible puisque la ville est classée A, c’est-à-dire sans risque d’insolvabilité. Toutes les mesures mises en place pour le remboursement de la dette n’impacteront pas la fiscalité, avec un maintien des taux en 2024. A terme, Frédéric Miniou parle d’un remboursement de 120 millions d’euros sur le mandat, un « effort inédit ».

Deuxièmement, la ville souhaite investir dans les bâtiments. Cet objectif répond notamment à la menace de la dette grise, c’est-à-dire le manque d’investissement dans l’entretien des infrastructures. La ville souhaite injecter en 2024 45 millions d’euros dans la rénovation du patrimoine, avec un accent mis sur les écoles, pour rattraper le retard en termes de dégradation et soutenir le secteur du BTP. Tours souhaite investir ce montant chaque année jusqu’en 2028. Pour cela, Frédéric Miniou cherche à agir d’un côté sur les recettes, en recherchant activement des financements externes ou en optimisant l’utilisation des locaux municipaux, mais également sur les dépenses. Ce dernier point passe, par exemple, par le plan de sobriété, qui a permis en 2023 la réduction de 9% de la consommation énergétique et donc l’économie de 1,2 millions d’euros. Pour 2024, l’objectif est de réduire la consommation énergétique de 6% supplémentaire, réduisant les coûts de 2,6 millions d’euros par rapport à 2023. En comparaison, les coûts énergétiques de la ville s’élevaient à 5,4 millions d’euros en 2019.

Plus succinctement, Maxence Brand a présenté la réforme du Conseil municipal des Jeunes (CMJ). Jusque-là, le CMJ réunissait des collégiens et des collégiennes de 4^e et 3^e. Mais une baisse de la participation des jeunes depuis le COVID ou encore une inégalité de participation selon les établissements ont poussé Maxence Brand à réformer le CMJ. Entre juin et octobre, un premier travail a été effectué avec les parties prenantes, telles que les jeunes du CMJ et les lycéens.

Premier grand changement, le Conseil municipal des Jeunes change de nom pour devenir l’Assemblée des Jeunes Citoyennes et Citoyens, soit AJC, « Agissez ». Cette assemblée sera composée de 60 membres maximum, allant de 13 à 18 ans pour inclure les lycéens, avec la parité et 16 places réservées aux jeunes habitant dans les quartiers prioritaires, pour un mandat d’un an renouvelable 3 fois. Le deuxième grand changement concerne la nomination des membres, qui ne s’effectue plus par une élection en classe, mais via un appel à candidature en ligne sur la plateforme decidonsensemble.tours.fr. Les liens entre Conseil municipal et AJC se resserrent également puisque les élus municipaux peuvent saisir l’AJC sur des sujets structurants, l’ordre du Conseil municipal sera envoyé pour information, l’AJC pourra porter des projets faisant appel à un budget de fonctionnement ou d’investissement, et elle devra présenter un bilan d’activités annuel en Conseil municipal.

Enfin, ce pré-conseil s’est conclu par la présentation d’un Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine (CIAP) par Bertrand Renaud. Ce CIAP prendra ses quartiers au Logis des Gouverneurs, et sera un lieu d’informations sur le territoire et le patrimoine tourangeau. Le lieu sera composé de plusieurs espaces d’expositions, d’un centre de ressources et d’un espace dédié aux scolaires. Le projet a déjà fait ses preuves grâce à la préfiguration située place de Châteauneuf, ouverte depuis janvier 2020, qui a permis de valider l’identité visuelle, les concepts scénographiques et l’intérêt du public. L’ouverture au public du CIAP est prévue pour janvier 2027.

Interview de Frédéric Miniou, adjoint au maire délégué aux finances et aux marges de manœuvre, aux investissements productifs, à la commande publique, au conseil en gestion, au micro de France Bleu Touraine. Il revient sur les orientations budgétaires 2024 qui vont être discutés lors du Conseil municipal, ainsi que sur les questions des assurances et des parkings.