[CITERADIO] – Interview de Julien Rémi, ancien journaliste passé du côté obscur de la force et aujourd’hui attaché de presse pour l’agence Catherine Barrier – 19/02/25

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Dans le cadre des Assises du journalisme 2025, CITERADIO a eu l’opportunité d’interviewer Julien Rémi, ancien journaliste passé du côté obscur de la force et aujourd’hui attaché de presse pour l’agence Catherine Barrier. L’ancien journaliste est entré dans le journalisme par pur hasard, suite à une blessure qui l’a empêché de poursuivre une carrière de professeur de sport. Un journaliste l’a invité à écrire pour son média, et ce qui a commencé comme une pige s’est rapidement transformé en passion, le menant à un master en journalisme. Il a découvert que ce métier correspondait à ses qualités intrinsèques : une curiosité insatiable et une grande flexibilité d’esprit, lui permettant de passer rapidement d’un sujet à l’autre et d’en saisir l’essence pour le restituer de manière intelligible. Après cinq ans dans le journalisme sportif, qu’il a trouvé “très très très limité” en termes de créativité et d’épanouissement intellectuel, il a cherché à toucher un public plus large et à traiter des sujets du quotidien.

Sa transition vers les faits divers a été l’occasion d’approfondir ce rôle d’enquêteur, qu’il appréciait particulièrement. Il a notamment eu l’opportunité de mettre au jour un détournement de fonds publics par un directeur de cabinet d’une grande mairie, une somme à six chiffres dissimulée grâce à l’analyse minutieuse des comptes-rendus de conseils municipaux. Pour Julien Rémy, cette enquête représente la fierté d’avoir rempli un rôle essentiel de contre-pouvoir, révélant une information que personne n’aurait jamais découverte sans l’investissement d’un journaliste local. Il estime que ce travail d’investigation est vital pour la société, surtout dans les territoires où la presse régionale est le dernier garant de la connaissance de certaines informations.
Couvrir les faits divers a également révélé des aspects particulièrement difficiles, notamment lorsque les affaires impliquent des enfants, des violences extrêmes, ou l’isolement social. Il se souvient d’une intervention où une personne âgée était décédée seule chez elle depuis trois semaines, une expérience très marquante par l’odeur et la scène, illustrant la dureté de la solitude. Julien Rémy souligne l’importance de ne pas faire de sensationnalisme gratuit, mais de restituer la vérité avec neutralité et respect de l’identité des victimes, notamment en cas de condamnation sévère. Plus largement, il exprime une profonde inquiétude face au désintérêt croissant pour les médias traditionnels, qu’il perçoit comme un “naufrage annoncé”, et insiste sur la nécessité urgente d’une éducation aux médias pour aider les jeunes à discerner la bonne information dans un paysage saturé.

Merci à M. Julien Rémy !

 

Interview réalisée par Raphaël Longis McMillan.

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